Horloge Prost Frères

 

 

 



 

 

Association
Horlogerie Comtoise
 

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Historique
Mis à jour le 7 décembre 2013

Artisanat horloger (1650 - 1820)

Aux origines : les frères Mayet et l'horlogerie d'édifice

Les débuts de l'horlogerie dans le Haut-Jura sont mal connus car peu documentés. Il semble que cette activité apparaisse au XVIIe siècle, bénéficiant des savoir-faire des artisans locaux, habitués à travailler le fer pour la clouterie.

Les frères Mayet, de Morbier, sont certainement les fondateurs de cette activité : ils répondent en effet à une commande de l'abbaye de Saint-Claude, en 1689 et fournissent une horloge d'édifice tout en fer. Ce n'est pas là leur première réalisation : on retrouve leur trace à l'église Saint-Nizier de Lyon (1684) ou encore à Orgelet (1685). Leur maîtrise technique est vraisemblablement antérieure à la seconde moitié du XVIIe siècle.

La moyenne horlogerie : les "horloges comtoises"

Les techniques développées dans la grosse horlogerie vont être réutilisées à la fin du XVIIe siècle dans la production de pièces de plus petite dimension. C'est au XVIIIe siècle que la production de ces horloges d'intérieur va se développer. Elles sont connues du grand public sous le nom de "comtoises". Les plus anciennes sont appelées "horloges de type Mayet".

Deux mécanismes sont placés l'un à côté de l'autre, dans une cage de fer :

  • un premier mécanisme assure le déplacement des aiguilles;
  • un second mécanisme assure la sonnerie des heures.

Ces mécanismes sont régulés par un pendule et un échappement. Ils sont actionnés par des poids en pierre, en plomb et surtout en fonte.

Les horloges les plus anciennes ne possèdent qu'une seule aiguille. Malgré l'apparition des premières horloges à deux aiguilles dès 1720, les horloges à aiguille unique continuent à être produites jusqu’en 1780.

Une production artisanale et dispersée

La production des premières comtoises est largement artisanale : le métal est travaillé à la main, par des paysans-horlogers des villages de Morbier, Bellefontaine, ou Foncine. Ces artisans produisent toutes les pièces, qu'ils assemblent : la division du travail n'est pas encore organisée.

Cet espace horloger est indépendant de la Suisse pourtant voisine. A la fin du XVIIIe siècle, 4000 mécanismes sont ainsi produits chaque année. L'horloge est simple, fiable, facile à entretenir mais encore relativement coûteuse. Elle se diffuse largement grâce aux colporteurs (par roulage).

Les cadrans émaillés

A partir de 1755, les cadrans des comtoises sont émaillés. Dans un premier temps, ces cadrans viendront de Suisse, les Jurassiens ne maîtrisant pas cette technique. Puis à partir des années 1770, les Moréziens vont bénéficier des savoir-faire d'émailleurs suisses installés sur les bords de la Bienne. Leurs techniques de fabrication vont être totalement assimilées, l'émaillage devenant une nouvelle spécialité locale.

 
           

Industrie horlogère (1820 - 1914)

Le début du XIXe siècle voit un important changement d'échelle dans la production horlogère. De l'artisanat dispersé, on va passer à une organisation du travail plus rationnelle, plus mécanisée, centrée sur le bourg de Morez.

Dans le premier quart du siècle, la production est multipliée par 25. Ainsi dans les années 1850 on fabrique plus de 150.000 pièces par an. Les méthodes de travail sont réorganisées, sans pour autant déboucher sur un véritable système usinier.

L' établissage horloger

L'établissage, fréquent dans les montagnes du Jura, est un mode de production dispersé et organisé autour d'un centre urbain. Toutes les passes, opérations non mécanisables, sont effectuées par des paysans pluri-actifs, demandeurs de travail, qui vendent leurs pièces sur le marché de Morez, où se développe une nouvelle catégorie professionnelle : les marchands-fabricants.

Morez est choisi comme pôle central, car ce bourg, qui ne compte que 1000 habitants pendant la Révolution, se trouve à la croisée de plusieurs routes commerciales menant à Lyon, Besançon et Genève.

Morez : centre de l'établissage

De petites usines horlogères voient donc le jour dans les années 1820 au bord de la Bienne. Les frontons, balanciers et aiguilles autrefois ciselés à la main sont désormais estampés mécaniquement grâce à l'énergie hydraulique. Le travail est divisé, spécialisé, rationnalisé ce qui va permettre de baisser le coût de revient des comtoises, qui vont partir à la conquête du marché français mais aussi mondial.

Autres productions

Les crises économiques qui secouent la France en 1830 ou encore à la fin des années 1840 poussent les horlogers à diversifier leur production. A côté des célèbres comtoises, on fabrique des tournebroches, des pendules, des miroirs aux alouettes, etc.

La seconde moitié du siècle voit ainsi le retour de l'horlogerie d'édifice, domaine réservé des ouvriers très qualifiés. On dénombre environ trente fabricants à Morez, Morbier et Foncine.

Six se détachent du lot : Emile Bailly-Comte (Morez), Louis-Delphin Odobey Cadet (Morez), Prost Frères (Morez), Paul Odobey Fils (Morez), Cretin l'Ange (Morbier), Fumez-Badoz (Foncine le Haut).
Mais à la fin du XIXe siècle, le marché est saturé... L'horlogerie passe désormais dans l'ombre de la lunetterie.
 

Source :
Jean-Marc Olivier, Des clous, des horloges et des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780 - 1914), 2004.
Siegfried Bergmann, Comtoise-Uhren.

 
           


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